Le phénomène est loin d'être nouveau, mais la recrudescence de ses manifestations inquiète. Le racisme s'invite régulièrement dans les tribunes des stades européens. Comme à Séville, où des spectateurs ont allègrement dépassé les bornes de l'acceptable ce week-end.

Les derbys sévillans entre le Betis et le FC Séville sont toujours bouillants et souvent le théâtre d'incidents divers. Celui de ce week-end (0-0) n'a pas dérogé à la règle. Cette fois-ci, certains supporters locaux ont allègrement franchi le cap de la bêtise humaine. Une frange des socios andalous a en effet profité de l'occasion pour arborer dans la tribune des symboles nazis et franquistes. Une attitude inacceptable, les stades de football ne devant en aucun cas être l'antre de manifestations politiques, encore moins racistes.

Alfonso Perez Burrull – «des drapeaux nazis et franquistes»

«Dans le virage occupé par les supporters locaux, il y avait beaucoup de drapeaux et de banderoles avec des symboles nazis et des drapeaux espagnols avec les mêmes symboles ou ornés du blason de l'époque franquiste» , a rapporté l'arbitre de la rencontre Alfonso Perez Burrull à l'agence Reuters. Son rapport de match est chargé et va désormais passer entre les mains de la Ligue espagnole qui décidera des suites à porter à cette nouvelle et regrettable affaire de racisme. Malheureusement, les cas de ce genre se multiplient depuis plusieurs années en Europe, en Italie et en Espagne en particulier, mais aussi en France.

Dans l'Hexagone, de telles manifestations de haine tombent sous le coup de la loi. Mais la fréquence des troubles pousse les différents acteurs à se saisir du problème. De Michel Platini qui prône la tolérance zéro sur ce sujet, au PSG dont la collaboration avec la LICRA a été renforcée dernièrement par la signature d'une convention, en passant par le promu espagnol de Gijon prêt à exclure tout supporter déviant, la lutte s'organise en Europe. Sera-t-elle suffisamment efficace et prolongée pour éradiquer le phénomène ?