La décision de la LFP de reporter le match entre l'OM et le PSG a été fraichement accueillie par les protagonistes, prêts à jouer malgré la présence du virus H1N1 dans les rangs parisiens. Le président marseillais Jean-Claude Dassier a tiré à boulets rouges sur la Ligue et réservé une munition pour Robin Leproux.

Suite à la décision de la LFP de reporter le match OM – PSG prévu ce dimanche soir en raison de trois cas de grippe A détectés dans les rangs parisiens, les dirigeants des deux clubs ont mis la Ligue devant ses responsabilités. Et en particulier le président marseillais Jean-Claude Dassier. «Il est hors de question d'apparaître comme un adversaire du principe de précaution. Ce que je ne comprends pas c'est qu'hier à la mi-journée, lorsque l'on s'inquiétait de la situation, à tel point que nous avions prévu de mettre nos joueurs sous protection, il n'y avait aucun problème puisque la LFP nous a garanti que le match aurait lieu» , a-t-il rappelé.

Leproux répond à Dassier

«Dès hier, nous avons mis en garde les dirigeants de la Ligue sur les risques que présentait une annulation de dernière minute. J'étais confiant, le match allait se jouer et les Parisiens ont pris leur avion» , a poursuivi Dassier via le site officiel de l'OM. «Parce qu'on passe de deux à trois malades, alors là plus rien n'est possible. La pratique du principe de précaution a été excessive. Toutes les mesures avaient été prises, nos joueurs auraient pu jouer en toute tranquillité» , a-t-il assuré en début de soirée sur l'antenne de Canal+. De son côté, le PSG était prêt à jouer lui aussi, malgré une équipe diminuée. Une version que peine à croire Dassier.

«Que faisait Clément dans l'avion alors que son cas était déjà suspect» , a-t-il questionné, insinuant que le staff parisien n'a pas pris toutes les précautions d'usage pour contrer le virus. «Stigmatiser Jérémy Clément et s'interpeler entre clubs est déplacé» , a embrayé le président parisien Robin Leproux. «Jérémy était malade depuis quelques jours, samedi il était guéri et il s'est entraîné l'après-midi. On a voulu tester Jérémy. Il était guéri mais on a quand même demandé le test samedi après-midi, il s'est avéré positif (au virus H1N1). Nous, on était prêt à jouer, ce n'est pas nous qui avons pris la décision de reporter» , a rappelé Leproux.

Rama Yade soutient la Commission médicale

Accusée d'avoir cédé à la panique, la Ligue a répondu par l'intermédiaire du Professeur et président de la Commission médicale de la Ligue, Pierre Rochcongar, à l'initiative de cette décision de report. «Nous avons eu des informations samedi concernant deux joueurs et en fonction de ce que nous savions, la présence de seulement deux cas avérés permettait que le match se déroule. Nous avons suivi la situation au cas par cas et heure par heure. J'ai proposé qu'un médecin indépendant analyse les joueurs des deux équipes, ce qui a été fait ce matin (dimanche). On a détecté un nouveau cas positif et d'autre cas suspects, donc nous avons décidé de reporter» , a-t-il expliqué. Fallait-il décider de reporter dès samedi ? «Selon les informations reçues à ce moment là, non» , a insisté Rochcongar.

La LFP a aussi trouvé un défenseur de choix dimanche soir, en la personne de la Secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade. «Une Commission médicale a décidé de manière unanime que la décision soit prise, c'est une décision d'intérêt public. Les règles ont été respectées. Si la Commission a pris cette décision, c'est qu'elle n'avait pas d'autre choix. Samedi, elle avait décidé de maintenir le match, sa position a changé dimanche avec les nouvelles informations à propos de Jérémy Clément. C'est une décision de santé publique qui ne doit pas donner lieu à des échauffourées et des incidents» , a-t-elle plaidé dimanche soir.

Reste désormais pour la Ligue à plancher sur le casse-tête du calendrier, sachant que l'entraîneur de l'OM Didier Deschamps a proposé une date unique, celle de mercredi prochain. Sachant aussi que le PSG est contraint à l'isolement pendant 72 heures et ne pourra donc pas s'entraîner d'ici là…