Lorient : pour sauver les Merlus, Casoni veut faire table rase du passé et pousse un énorme coup de gueule
Lanterne rouge de Ligue 1, Lorient ne parvient pas à se redresser malgré l'arrivée de Bernard Casoni sur le banc en novembre dernier. Afin de remonter la pente, l'ancien Marseillais est prêt à tout, même à remettre en cause l'ADN du club, connu pour son football offensif.
S'il y a bien un club de Ligue 1 qui attire la sympathie des supporters de football en France, c'est le FC Lorient. Dans l'élite depuis la saison 2006-2007, la formation bretonne fait partie de celles qui pratiquent le plus beau jeu dans l'Hexagone, et ce depuis les années Christian Gourcuff.
Sauf que cette saison, les Merlus vont mal. Lanterne rouge, l'institution présidée par Loïc Fery ne trouve pas la clé malgré le remplacement de Sylvain Ripoll par Bernard Casoni en novembre dernier. L'ex-entraîneur de Bastia, connu pour son caractère sanguin, croit pourtant détenir la solution aux maux de son équipe : la défense.
Casoni et l'art de ne pas défendre
Avec 46 buts encaissés en 22 journées, Lorient possède la pire défense de Ligue 1. Un bilan qui fait halluciner son coach. «Je fais ce constat : à Lorient, l'investissement défensif est moindre que l'investissement offensif. Pendant des années, ils (les joueurs) ont entendu que l'on s'en sortait avec le jeu. Quand on est à Lorient, c'est le football, on joue au ballon. Il n'y a que ça. Que ça dans la bouche, que ça dans les têtes» , a lancé Casoni dans des propos rapportés par Ouest-France. «Non ! Le football ce n'est pas ça. Le football, c'est quand tu as le ballon, mais aussi quand tu ne l'as pas. On n'a jamais parlé défensif ici à Lorient, je pense. Ce qui n'était pas une priorité, il faut que ça en devienne une.»
Le natif de Valbonne précise néanmoins qu'il ne faut pas mettre le bus, mais savoir alterner entre l'envie d'attaquer et défendre quand il le faut. «Attention, je ne parle pas de jouer à dix derrière et tout bétonner, mais plutôt des ingrédients à mettre pour bien défendre. C'est une priorité. De la même manière qu'une fois que l'on a récupéré le ballon, son utilisation devient une priorité. Quand on a le ballon, je n'empêche pas de jouer, au contraire ! D'ailleurs, on marque des buts. On sait faire.» , a précisé l'homme de 55 ans. «Cette culture du jeu, c'est bien, mais pas suffisant pour gagner des matchs. Il faut bien défendre aussi. Les grandes équipes, elles, elles allient les deux. Dans tous les sports, c'est la base. Si tu défends bien, tu attaqueras bien.»
Le match de Dijon, un cauchemar pour Casoni
Après avoir mené 2-1 à la 70e minute, Lorient s'est incliné à domicile face à Dijon (2-3) samedi dernier. Une partie qui a rendu complètement fou Casoni. «Sur le premier but, un de nos joueurs fait un mauvais contrôle. Quand il va au duel pour le récupérer, il doit faire péter son adversaire ! Et non, il y va pour récupérer le ballon et jouer» , s'est emporté le tacticien breton. «Mais quand tu es à 25 mètres, tu fais un mauvais contrôle, le ballon va sur l'adversaire, paf ! Tu prends la moitié l'adversaire, la moitié le ballon, et tu fais péter ! Et pour se replacer, c'est un sprint qu'il doit faire.»
Mais Casoni ne s'est pas arrêté en si bon chemin. «On encaisse des buts sur coup de pied arrêté parce qu'on recule, on a tellement peur de prendre un but ! Moi, si je suis dans un mur ou en train de défendre, je prie pour que le ballon me vienne dessus. Je préfère le prendre dans la tête que dans la lucarne. Ici, je suis sûr que les gars se disent : 'pourvu que le ballon ne me vienne pas dessus !'» , s'est-il plaint. «C'est un état d'esprit et c'est à moi de sensibiliser les gars, de leur faire comprendre. Il est temps que ça rentre.» Le message est clair : pour se sauver, Lorient va devoir mettre de côté le football romantique qui le caractérise depuis si longtemps. Une mission difficile, mais pas impossible.
Que pensez-vous du discours de Casoni ? Est-ce le meilleur moyen de remonter au classement ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» ...