OM : en colère, Eyraud dénonce l'attitude de "Don Giovanni Michele" Aulas !
Jacques-Henri Eyraud est sorti de son silence. Quelques jours après l'audition devant la commission de discipline de la LFP, le président de l'Olympique de Marseille critique l'attitude de son homologue lyonnais Jean-Michel Aulas dans une longue interview accordée à La Provence. Extraits.
Mardi, l'Olympique de Marseille et l'Olympique Lyonnais avaient rendez-vous devant la commission de discipline de la LFP suite aux échauffourées survenues à la fin de la rencontre OM-OL (2-3), le 18 mars dernier. Alors que Jean-Michel Aulas a critiqué l'attitude agressive des dirigeants marseillais, Jacques-Henri Eyraud ne s'était pas encore exprimé. C'est désormais chose faite.
J.-H. Eyraud - «le problème, c'est Jean-Michel Aulas»
Dans un long entretien accordé à La Provence, le président de l'OM dit avoir «de la colère» contre des sanctions «injustes» . Eyraud est ressorti très étonné de cette séance. «Ce qui s'est passé ce soir-là a été une expérience surréaliste. Les sanctions le sont encore davantage, explique-t-il. Cela nous interroge sur le fonctionnement du football français, de la Ligue et de sa commission la plus importante, la commission de discipline. Je ne m'attendais vraiment pas à assister à la séance à laquelle j'ai participé...»
Si «JHE» explique notamment que la suspension de trois matchs infligée à Adil Rami est «disproportionnée» , le patron du club phocéen s'est beaucoup exprimé sur l'attitude d'Aulas et son influence dans le football français. «Provocation et Jean-Michel Aulas, c'est un pléonasme» , glisse le dirigeant marseillais, avant de se montrer très direct : «Je note que tous mes prédécesseurs ont eu un problème avec Jean-Michel Aulas. Cela veut peut-être dire que le problème, c'est Jean-Michel Aulas.»
Des «menaces» d'Aulas et un «agacement» des présidents de clubs
Eyraud va plus loin en évoquant des menaces d'Aulas durant cette audition. «Ce qui m'a le moins plu, c'est quand Don Giovanni Michele (Aulas, ndlr) s'est laissé aller à des menaces, des intimidations, y compris à l'encontre d'Alexandre Mialhe, notre secrétaire général, et d'Olivier Grimaldi, notre avocat. Des menaces de recours, y compris pénal, des menaces de dénonciation au bâtonnier de l'ordre. C'était franchir une limite inacceptable» , a-t-il lancé.
On comprend clairement que l'attitude et l'influence du boss de l'OL commence à l'agacer. «En ce qui concerne l'attitude de Jean-Michel Aulas, je pense, pour avoir assisté mercredi matin à une réunion avec les présidents de clubs, que l'agacement commence à monter et qu'il faut que l'impunité cesse. (...) Ce que je note en tout cas, c'est que les membres de la commission de discipline se lèvent plus prestement pour saluer le président de Lyon que celui de l'Olympique de Marseille quand il rentre dans la pièce. Le privilège de l'âge, je présume» , glisse Eyraud.
Eyraud prévient Aulas et l'OL
Le patron de l'OM ne le cache pas, il souhaite qu'Aulas soit traité de la même manière que tous les présidents de L1. «Etre un grand dirigeant ne permet pas de brandir un fumigène parce qu'"on est dans son stade". Etre un grand dirigeant n'autorise pas un de ses joueurs (Marçal) à mettre la main sur un arbitre sans être sanctionné (lors de Caen-OL). C'était là une scène incroyable. Etre un grand dirigeant n'excuse pas l'attitude d'un joueur qui brandit son maillot à plusieurs reprises face aux supporters ou aux joueurs adverses» , lâche «JHE».
«Au fil de son expérience à la tête de l'OL, il a bâti un réseau d'influence, de pouvoirs, qui le fait peser sur un certain nombre de sujets au sein du football. Je veux croire que cette influence s'exerce dans le respect d'une morale et de principes, parce que c'est très important» , poursuit Eyraud, avant de lancer un avertissement à Lyon et son président : «Nous allons faire preuve d'une grande vigilance dans tous les domaines. L'enjeu est trop important. Nous rendrons coup pour coup. Encore une fois, être un grand dirigeant n'excuse pas tout.»
«J'ai quand même été étonné par l'attitude des Lyonnais. Ils ont semblé extrêmement choqués par le degré de préparation qui était le nôtre, en répétant qu'en trente ans, ils n'avaient jamais vu ça, que c'était un scandale. Cela ouvre un certain nombre d'hypothèses : la première, c'est que l'OL et son président n'ont pas l'habitude d'avoir une opposition digne de ce nom dans la gestion de dossiers contradictoires ou de contentieux entre clubs. Il va falloir qu'ils s'habituent» , prévient le président marseillais. Entre Eyraud et Aulas, la guerre est bien déclarée...
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