Equipe de France : passage éclair sur les Champs, personne au balcon du Crillon... Après la déception, les explications
Lundi, les célébrations du titre de champion du monde ont été gâchées aux yeux d'une partie des supporters de l'équipe de France. Le défilé trop rapide du bus des joueurs sur les Champs-Élysées puis l'absence des Bleus au balcon du Crillon ont provoqué beaucoup de frustration.
«Quand je vois comment les Croates ou Belges ont fêté leur retour, c'était vraiment différent. Ils chantaient et célébraient avec leurs supporters, comme nous en 1998. On voulait avoir l'impression d'être un minimum champions du monde avec eux, mais on ne l'a pas eu.» Cofondateur du groupe de supporters des Irrésistibles Français, Fabien Bonnel n'a pas caché sa frustration au micro de Franceinfo.
Comme lui, beaucoup de fans tricolores ont été déçus par les célébrations du titre de champion du monde lundi (voir les photos ici). En cause d'abord, la descente en bus des Champs-Élysées, trop rapide, qui a empêché les supporters de communier pleinement avec les joueurs, passés trop vite sous leurs yeux. Deux raisons expliquent ce passage éclair.
Des Bleus en retard
La faute tout d'abord au retard pris par les Bleus au moment de leur départ de Russie en avion. Arrivés à Roissy plus tard que prévu, les Tricolores ont commencé à descendre la plus belle avenue du monde à 19h15, soit 1h45 plus tard que l'horaire initial. Pour respecter le protocole et rejoindre l'Elysée, où les champions du monde étaient attendus par le président Emmanuel Macron, le chauffeur du bus a donc été prié de faire vite. Cette hâte s'explique aussi par des raisons sécuritaires dans un contexte de «menace terroriste latente, de niveau élevé» selon les mots du préfet de police, Michel Delpuech, qui a répondu aux critiques ce mercredi sur les ondes d'Europe 1.
Le préfet de police droit dans ses bottes
«Un bus qui roule à 6 km/h ne va pas particulièrement vite. L'itinéraire est court, c'est 1300 mètres depuis le haut des Champs jusqu'au rond-point. 1,3 km, 12 minutes : ça fait 6,5 km/h», a affirmé le dirigeant, avant de justifier sa gestion de l'événement avec notamment des barrières de sécurité entre les fans et le bus. «La foule était énorme sur les Champs-Elysées, au moins 300 000 personnes. Nous avions mis en place un dispositif sans précédent, qui tirait les leçons de 1998. (...) Imaginez ce qui se serait passé si ce couloir de progression avait été envahi, avait été bloqué. Que n'aurait-on dit ?» Difficile malheureusement de donner tort aux forces de l'ordre alors que Lucas Hernandez et Benjamin Mendy ont failli être frappés en plein visage par un bout de bois lancé par un «supporter» au moment du passage du bus…
B. Matuidi – «on aurait voulu passer toute la nuit avec eux»
Autre motif de colère chez les fans : l'absence des Bleus au balcon de l'hôtel Crillon, là où les Tricolores avaient salué la foule en 1998, 2000 et 2006. Des milliers de supporters ont patienté pendant des heures devant l'établissement, pensant que leurs héros viendraient leur faire un petit coucou… En vain. Si Emmanuel Macron a été pointé du doigt et accusé d'accaparer les champions du monde à l'Elysée, du côté de la FFF, on assure qu'aucune cérémonie officielle n'avait de toute façon été prévue au Crillon.
«De fausses informations ont filtré dans les médias», a glissé un proche des Bleus, cité par Le Figaro. De leur côté, à l'image de Blaise Matuidi dans les colonnes du Parisien, les joueurs ont compati à la déception des fans. «Je comprends la frustration de nos supporters qui nous ont attendus pendant des heures pour nous voir passer rapidement devant eux. Nous, on aurait voulu passer toute la nuit avec eux, c'est tellement beau…», a regretté l'ancien Parisien. En espérant que la FFF programme un événement pour rattraper le coup au cours des prochains mois, même si pour le moment ce n'est pas la tendance…
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