Ligue 1 : la faiblesse de l'institution PSG, la victime Garcia, les coups de pression d'Aulas... Chapron n'épargne personne
Dans un entretien accordé à L'Equipe ce mercredi avant la sortie de son livre «Enfin libre !», l'ancien arbitre Tony Chapron n'a pas hésité à tacler les principaux acteurs de la Ligue 1.
Pendant près de 14 ans, entre 2004 et janvier dernier, son crâne chauve a écumé les pelouses du championnat de France. En charge de 216 matchs de Ligue 1 au cours de sa carrière, Tony Chapron a multiplié les coups de sifflet autant que les polémiques.
Désormais retraité des terrains et consultant pour Canal+, l'ancien officiel a aussi eu l'occasion de côtoyer au plus près les principaux acteurs de notre championnat. Et maintenant qu'il n'est plus soumis au devoir de réserve, l'homme de 46 ans n'a pas hésité à se lâcher ce mercredi dans un entretien accordé à L'Equipe avant la sortie de son livre «Enfin libre !», à paraître le 7 novembre.
T. Chapron – «Elle est où la hiérarchie au PSG ?»
Premier club à en prendre pour son grade, le Paris Saint-Germain, épinglé pour la faiblesse de l'institution. L'ancien arbitre en veut pour preuve le fameux épisode survenu après le PSG-Lorient de mars 2015, lorsqu'il avait refusé de donner le ballon du match à Zlatan Ibrahimovic malgré son triplé, en se plaignant du manque de politesse du Suédois. «Donc quelqu'un a dû venir le chercher (le ballon)... Je pense qu'Olivier Létang s'en est chargé. C'était le directeur sportif du PSG. Il me semble d'ailleurs assez problématique que le directeur sportif s'abaisse à ramener un ballon à un joueur star... Elle est où la hiérarchie dans le club ? Qui dirige ? Les joueurs. En même temps, ils peuvent partir en vacances au Portugal (Neymar) alors que leurs coéquipiers jouent le week-end. C'est tout à fait normal...», a asséné le consultant.
Chapron pique Rudi Garcia
Après cette charge adressée au club de la capitale, le natif de Flers n'a pas fait de jaloux puisqu'il a aussi taclé l'entraîneur du grand rival, l'Olympique de Marseille, Rudi Garcia, accusé de se comporter en victime : «Il sera à mes yeux le meilleur le jour où il arrêtera de se plaindre de l'arbitrage après chaque défaite. Rudi Garcia devrait avoir un discours de vainqueur, pas un discours de victimisation. Les perdants cherchent toujours des excuses après leurs échecs, les champions trouvent des solutions. J'espère qu'il deviendra bientôt un grand champion.» L'intéressé appréciera...
Le «casse-pieds» Verratti
D'autres se retrouvent eux aussi habillés pour l'hiver, à l'image du milieu de terrain parisien Marco Verratti présenté comme «gentil» mais «casse-pieds» , ou de l'attaquant Jérémy Ménez, qui évolue désormais au Club América au Mexique («Il y a des joueurs qui ne comprennent rien à rien. L'international est de ceux-là»). Chapron ne pouvait pas non plus oublier le président de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, pointé du doigt pour sa propension à mettre l'arbitre sous pression.
«Quand il parle, la caisse de résonance n'est pas la même que quand c'est le président de Dijon. Quand vous oubliez de siffler un penalty pour Lyon et que Jean-Michel Aulas le dit, toute la France va le savoir. Pour Dijon, c'est au mieux toute la Bourgogne», a expliqué l'ex-homme en noir. «Quand un jeune arbitre débarque à Lyon, il est forcément impressionné. Quand Jean-Michel Aulas leur fait une remarque qui peut paraître anodine, ils savent que ça ne vient pas de n'importe où.» Une façon pour Chapron d'admettre que le deux poids deux mesures existe bel et bien en matière d'arbitrage…
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