Les droits TV, combien ça rapporte aux clubs ? - Dossier Maxifoot (3/4)
Maxifoot vous propose un dossier complet en quatre parties pour comprendre les droits TV dans le football. Comment est redistribué l'argent des droits TV ? Qui gagne le plus ?
SOMMAIRE :
1/4. L'explosion des droits TV du foot en France et le programme des week-ends à partir de 2020-2021.
2/4. Les droits TV en France, ça vaut quoi comparé aux championnats étrangers ?
3/4. Les droits TV, combien ça rapporte aux clubs ?
4/4. Les droits TV des Coupes d'Europe.
TROISIÈME PARTIE : LES DROITS TV, COMBIEN ÇA RAPPORTE AUX CLUBS ?
Nous avons constaté dans les deux premières parties de notre dossier que les droits TV représentent des sommes colossales en constante progression. Mais, concrètement, combien rapportent-ils aux clubs ? Quel est leur poids dans les recettes ?
Comment les clubs français se partagent-ils le gâteau des droits TV ?
Une partie de l'argent versé pour l'acquisition des droits TV est redistribuée à chaque fin de saison. Ainsi, le Paris SG a récolté 59,861 millions d'euros pour la saison de Ligue 1 2018-2019. Le club de la capitale a devancé Lyon (48,238 M€), Marseille (46,662 M€), Saint-Etienne (40,438 M€) et Lille (38,376 M€). On retrouve ensuite Nice (32,090 M€), Monaco (32,415 M€), Montpellier (29,591 M€) et Bordeaux (28,592 M€). Dijon est le club le moins bien payé avec 19,071 M€.
La distribution s'effectue selon les critères suivants :
- Une part fixe (8,097 M€ pour chaque club)
- La licence club (5,398 M€ pour chaque club)
- Le classement sportif de la saison écoulée
- Le classement sportif sur les cinq dernières saisons
- La notoriété sur les cinq dernières saisons
Le critère de la notoriété peut se résumer ainsi : plus un club est diffusé à la télévision, plus il gagne d'argent. Le PSG a perçu 23,02 M€ grâce à ce classement et devance l'OM (19,8 M€), deuxième dans cette hiérarchie.
Total des recettes issues des droits TV par club en Ligue 1 en 2018-2019 (en millions d'euros)
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La Ligue 2 connaît une répartition plus égalitaire puisque la part fixe et la licence club représentent près de 85% des droits audiovisuels redistribués. La part variable ne représente donc que 15 % : le classement de la saison en cours (5%), la notoriété sur la saison en cours (5%) et la formation (5%). Forcément, les montants distribués sont proches. L'écart entre le mieux et le moins bien payé est inférieur à 2 M€.
Les clubs de L1 vont partager le nouveau magot de manière égalitaire
Que va apporter la hausse des droits TV à partir de la saison 2020-2021 ? Les clubs de L1 ont trouvé un accord pour répartir de manière égale les 426,5 M€ supplémentaires qu'ils devront se partager chaque année, selon des informations de L'Equipe. Ainsi, chaque formation touchera 20 M€ de plus par an à partir du prochain exercice. Marseille et Lyon préféraient une répartition un peu moins égale afin de mieux récompenser les «gros» clubs du championnat.
En revanche, il a été convenu que les droits TV internationaux (80 M€ par an), qui concernent la diffusion de la L1 à l'étranger, seront intégralement reversés aux clubs à vocation européenne (PSG, Lyon, Marseille, Lille, Monaco, Saint-Etienne, Bordeaux, Rennes et Nice). Un tiers du montant sera partagé équitablement et deux tiers selon un critère de notoriété.
Que représentent les droits TV dans les recettes des clubs de L1 ?
En 2017-2018, les revenus issus des droits TV représentaient en moyenne 46,7% des recettes des clubs de Ligue 1, hors transfert, d'après les chiffres de la LFP. La part varie énormément selon la capacité des clubs à générer d'autres sources de revenus.
Répartition des produits totaux de la Ligue 1 entre 2012 et 2018
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Pour un club comme le PSG, qui a multiplié ses sources de revenus en signant notamment des contrats de sponsoring lucratifs (25,4% de ses recettes), les droits TV représentaient 22,9% des revenus (hors transferts) en 2017-2018. A l'inverse, Monaco (75,9%) et Saint-Etienne (63,5%) sont bien plus dépendants des droits TV, tandis que Marseille (54,2%), Lille (51,4%) et encore plus Lyon (39,8%) affichaient une moindre dépendance.
La part des droits TV (L1+Coupes d'Europe) dans les recettes des clubs de L1 en 2017-2018 (hors transferts)
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Le coronavirus pose problème...
Suspendue depuis le 13 mars en raison de l'épidémie de coronavirus, la Ligue 1 ne sait pas encore quand elle pourra reprendre. L'UEFA souhaite que les compétitions de clubs finissent au plus tard le 30 juin, mais il est actuellement impossible de prévoir si ce timing est réaliste. A l'heure actuelle, les clubs sont à l'arrêt et ne sont toujours pas assurés de pouvoir terminer la saison. Mais alors, quelle serait la décision des diffuseurs si l'exercice 2019-2020 ne peut aller à son terme ? Les chaînes pourraient logiquement refuser de payer le reste des droits TV pour la saison.
Bien qu'il soit échelonné, un paiement annulé des droits TV aurait d'importantes répercussions sur les finances des clubs puisque, comme vu précédemment, ils représentent environ entre 20% et 75% des recettes. Sans les deux derniers paiements d'avril et mai, c'est un total de 300 M€ à se partager qui passerait sous le nez des clubs professionnels français. «Il se dit qu'on devrait être payés au prorata des matchs qui se sont joués, mais on reste sur le bon vouloir de beIN et de Canal+» , glisse le président de Montpellier, Laurent Nicollin, au Midi Libre. Dès lors, on comprend pourquoi les clubs espèrent pouvoir terminer la saison.
La Premier League récompense mieux tous ses clubs
Comme on a pu le constater, les droits TV représentent plus de la moitié des recettes pour de nombreux clubs. Certains en veulent donc plus et souhaitent prendre exemple sur la Premier League, dont la répartition est l'une des plus égalitaires en Europe. En Angleterre, le ratio entre le club percevant le plus de recettes TV et le dernier est de 1,6. En France, ce ratio atteint 3,1 !
Pour la saison 2018-2019 de Premier League, l'écart des revenus issus des droits TV entre le champion Manchester City (176 M€) et le dernier Huddersfield Town (113 M€) est «seulement» de 63 M€. La lanterne rouge du championnat anglais a donc touché quasiment deux fois plus que le Paris SG, champion de France (59,861 M€) !
En Premier League, chaque club est assuré de toucher une part fixe très importante. Elle était de 96 M€ en 2018-2019 ! Sur ce montant, 50,4 M€ proviennent des droits TV internationaux.
Répartition des droits audiovisuels en Premier League pour la saison 2018-2019 (en livres)
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Vous comprenez pourquoi les clubs mal classés en Angleterre peuvent débourser des sommes folles pour recruter. A noter que pour amortir la déconvenue financière d'une descente en Championship (D2 anglaise), les trois clubs relégués profitent d'un système de parachute permettant de bénéficier d'aides télévisuelles pendant une durée maximale de trois ans, définie selon le nombre d'années passées en Premier League avant la descente.
Certaines équipes de D2 anglaises perçoivent jusqu'à près de 45 M€ par an, soit environ autant que Lyon (48,238 M€) et Marseille (42,662 M€), les deux clubs les mieux payés derrière le PSG (59,861 M€) sur la saison 2018-2019 !
Et dans les autres grands championnats ?
En Espagne, l'écart s'est nettement réduit. Suite à un décret royal, le ratio entre le club le mieux payé et celui percevant la plus petite dotation est passé de 11,5 à 5 en 2015 ! Pour la saison 2018-2019, il n'était plus que de 3,7. Champion d'Espagne, le FC Barcelone a touché 166,5 M€, soit environ 11 M€ de plus que le Real Madrid (155,3 M€). On retrouve ensuite l'Atletico Madrid (119,2 M€). Huesca est le club le moins bien payé avec 44,2 M€.
Répartition des droits audiovisuels en Liga pour la saison 2018-2019 (en millions d'euros)
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En Allemagne, la Bundesliga affiche un ratio de 3,2. En 2018-2019, le Bayern Munich a touché 65,4 M€ de droits TV, tandis que Dortmund a récolté 64,2 M€. Malgré sa 3e place au classement, le RB Leipzig n'avait perçu que 43,8 M€ (12e place) car le calcul se base sur le classement final lors des cinq dernières saisons, hors saison en cours (Leipzig est arrivé en Bundesliga en 2016). L'Italie est un championnat très inégalitaire avec un ratio de 4,6.
Ratio entre le plus haut et le plus bas revenu TV par an dans les cinq grands championnats européens
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SOMMAIRE :
1/4. L'explosion des droits TV du foot en France et le programme des week-ends à partir de 2020-2021.
2/4. Les droits TV en France, ça vaut quoi comparé aux championnats étrangers ?
3/4. Les droits TV, combien ça rapporte aux clubs ?
4/4. Les droits TV des Coupes d'Europe.
Pour vous, faut-il donner plus d'argent aux grands clubs ou établir une répartition plus égalitaire ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» ...
