Pour sa première saison à Bordeaux, Mathieu Chalmé aligne les bonnes prestations sur le flanc droit de la défense. En exclusivité pour Maxifoot, l'ancien Lillois est revenu sur ses performances actuelles, la lutte avec Lyon pour le titre de champion, l'équipe de France, les petites manies de Laurent Blanc et la nouvelle coupe de cheveux de Cavenaghi.

A 27 ans, Mathieu Chalmé réalise une très bonne saison sous le maillot des Girondins de Bordeaux (30 matchs en L1, 5 en Coupe de l'UEFA). Après des débuts à Libourne Saint-Seurin en CFA, le natif de Bruges en Gironde avait pris la direction en 2002 du Nord et du LOSC où il a notamment participé à deux campagnes de Ligue des Champions avec à la clé un 8e de finale face à Manchester United. Revenu dans sa région natale cet été, Chalmé s'est affirmé comme l'un des meilleurs arrières droits de notre championnat.

Mathieu, des victoires comme celle acquise face à Toulouse, ça galvanise tout le monde ?

Tout à fait, on a fait un match solide. Toulouse s'est procuré davantage d'occasions que nous, donc ça fait toujours plaisir de l'emporter dans ces conditions. Il s'agissait en plus d'un derby. On tue le match à la dernière seconde. Les résultats nous ont été favorables ce week-end, donc c'était vraiment une belle victoire qui nous rapproche encore un peu plus de la Ligue des Champions.

Pour Johan Micoud, c'est bien aussi. On va davantage parler de lui pour ce but que pour l'incident du match face à Nancy…

Je l'espère ! Il a marqué un superbe but à Toulouse qui nous a permis d'empocher les trois points de la victoire. Je souhaite désormais qu'on ne parle plus de l'affaire Micoud mais plutôt de son but. Parce que ce n'est pas donné à tout le monde d'inscrire un tel but. Et puis, le football, c'est ça, marquer des buts, et pas ce qu'il s'est passé face à Nancy.

Que penses-tu de la volonté de Nancy de récupérer les trois points de la victoire sur tapis vert ?

C'est un peu ridicule, je n'ai rien de plus à dire à ce sujet. Je ne m'en préoccupe pas, le club a publié un communiqué pour réagir.

Avec désormais onze points d'avance sur Nancy, Bordeaux regarde-t-il encore derrière lui ?

Le week-end dernier, on a fait un grand pas vers la Ligue des Champions. On a désormais une grosse marge d'avance sur nos poursuivants, Nancy et Marseille. Je crois qu'il ne nous reste plus qu'un point à prendre pour s'assurer définitivement une place en C1. C'est maintenant devant nous que ça se passe.

Pour toi, le titre est-il encore jouable ?

Ce ne sera pas évident, mais on va s'accrocher. Tant que Lyon ne sera pas mathématiquement champion, on va continuer à y croire. Pour revenir à hauteur des Lyonnais, il faut qu'ils perdent une fois et fassent un nul pendant que nous on gagne deux fois. Donc ce ne sera pas facile, on va tout donner et à partir de là, on verra bien le résultat.

As-tu regardé tes anciens partenaires lillois face à Marseille dimanche ?

Non, j'aurais bien voulu mais j'étais dans le bus qui nous ramenait à Bordeaux dimanche soir. Mais je suis très fier d'eux. Apparemment, ils ont fait un gros match au Vélodrome et leur victoire est méritée. Et puis, en gagnant à Marseille, ils nous ont quasiment assuré une place en Ligue des Champions.

Est-ce que, comme on le dit dans le film «Bienvenue chez les Ch'tis» , tu as pleuré deux fois dans le Nord : en arrivant et en partant ?

Non, je n'ai pas pleuré ! (rires) J'ai vu le film et il est très bien fait. Quand je suis arrivé à Lille, j'avais beaucoup d'a priori, mais ils ont été vite balayés. Les gens là-bas sont vraiment très accueillants et la région est chaleureuse. J'étais triste de quitter cet endroit cet été, mais je n'ai pas pleuré, j'étais quand même content de rejoindre un grand club comme Bordeaux et retrouver ma famille en Gironde.

Pour ta première saison à Bordeaux, tu pouvais difficilement rêver mieux…

Tout à fait. J'étais venu à Bordeaux avec beaucoup d'ambitions, notamment celle de retrouver la Ligue des Champions. C'est en passe d'être fait. Personnellement, ça va m'en faire trois en quatre ans, c'est super. Et en plus de cela, à quatre journées de la fin, on peut toujours espérer décrocher le titre, c'est fabuleux.

Le parcours en Coupe de France ne laisse-t-il pas un goût d'inachevé en revanche ?

(énervé) Si ! On n'aurait jamais dû se faire éliminer ! Nous n'étions plus qu'à deux marches du Stade de France, on avait la chance de recevoir une Ligue 2, et on se fait prendre au piège. J'étais dans les tribunes pour ce match, j'étais très énervé…

Qui va finir meilleur buteur du championnat : Karim Benzema, Mamadou Niang ou Fernando Cavenaghi ?

Je dirais Karim Benzema. Il n'a pas marqué depuis longtemps et ne devrait donc pas tarder à retrouver le chemin des filets. J'aurais bien voulu voir Fernando dès le début de saison. Avec le nombre de buts qu'il a marqués depuis la trêve, ç'aurait pu donner quelque chose d'impressionnant.

Avec sa nouvelle coupe de cheveux, tu le trouves comment Fernando ?

Je ne vais pas me risquer à porter un jugement… (rires) Apparemment, il fait ça tous les trois ou quatre ans. Est-ce que ça lui va bien ? Ça change on va dire… En tout cas, cheveux longs ou boule à zéro, du moment qu'il marque, on est content.

Avoir un champion du monde comme entraîneur, ça fait quoi ?

C'est forcément impressionnant. Déjà, quand j'étais à Lille et qu'il m'a appelé pour me dire qu'il me voulait à Bordeaux, j'étais très flatté. Il a un gros vécu, un énorme palmarès, c'est forcément un plus pour nous joueurs.

Tu n'as pas peur pour ses dents en le voyant mâchouiller en permanence sa touillette à café ?

Laurent Blanc a trouvé son style : c'est la touillette ! C'est mieux ça qu'autre chose… Non, je n'ai pas peur pour ses dents ! (rires) Si ça lui permet de rester calme sur le côté, c'est bien.

Dans la perspective de la Ligue des Champions, si tu pouvais faire venir un renfort cet été, tu prendrais qui ?

Je ne sais pas… Notre groupe est de qualité cette saison. Et puis l'été dernier, les dirigeants ont fait un recrutement de qualité qui s'est avéré réussi. Je leur fais donc confiance pour reproduire la même chose cet été.

Ton nom circule du côté de Naples actuellement. Es-tu au courant ?

Oui, mon agent m'a appris qu'un club italien cherchait un latéral droit et qu'il m'avait inscrit sur sa liste. Cela fait plaisir, mais je suis bien à Bordeaux. Plus tard, pourquoi pas ? Le championnat italien me plaît, mais c'est encore trop tôt pour en parler.

Cet été, l'équipe de France dispute l'Euro. Et toi, tu fais quoi ?

Normalement, je serai en Corse, comme chaque année. Je me doute que ta question n'est pas anodine… (rires) Bien sûr que je pense à l'équipe de France ! Cela reste un objectif. J'y crois. Ça passe par des bons matchs en club, c'est ce que je m'applique à faire. Pour cet été, c'est peut-être un petit peu juste, mais par la suite, pourquoi pas ? Ce serait une belle récompense.

Pour sa première saison à Bordeaux, Mathieu Chalmé s'est affirmé comme l'un des meilleurs arrières droits de notre championnat. Au point de songer à un avenir pas si lointain en équipe de France. Et s'il faisait partie des 23 tricolores qui disputeront l'Euro cet été ?