OM : le club est-il un mauvais vendeur ?
Dans les colonnes de L'Equipe, Julien Fournier a pointé l'absence de grosses ventes à l'Olympique de Marseille au cours des dernières années. L'OM ne sait-il pas vendre ? Ou n'achète-t-il pas les bons joueurs ?
L'Olympique de Marseille est-il un club qui «régresse» , comme l'affirmait Marcelino après son récent départ ? Comparé au mandat de Didier Deschamps (2009-2012), lorsque le club phocéen a remporté ses derniers titres, c'est une certitude. En revanche, depuis le début de l'ère Frank McCourt en 2016, le constat est plus nuancé puisque l'équipe marseillaise n'a jamais quitté le Top 5 de la L1 et reste sur trois podiums en quatre saisons.
Invité par L'Equipe à analyser l'évolution de l'OM ces dernières années, Julien Fournier pointe tout de même un problème. Pour l'ancien secrétaire général du club (2004-2009), Marseille «reste à l'échelle du foot français un club riche» mais ne fait pas assez de grosses ventes. «Le bémol aujourd'hui, c'est l'écart entre les investissements consentis et le peu de joueurs à forte valeur marchande, estime-t-il. Aucun club ou presque ne peut se passer d'une grosse vente. Il faut bien acheter, bien vendre, avec une bonne maîtrise de la masse salariale.»
L'OM ne fait pas de grosses plus-values
«Il y a de grosses ressources financières. La question, c'est de savoir si elles ont été bien investies ou dépensées» , souligne Fournier. Marseille mauvais acheteur ou mauvais vendeur ? La réponse est un peu les deux, même si tout n'est évidemment pas à jeter, loin de là. Sur les trois dernières années, l'OM a lâché environ 245 millions d'euros sur le marché des transferts (contre un peu moins de 90 M€ de ventes). Un montant relativement élevé qui s'explique par le fait que le président Pablo Longoria a dû modifier l'effectif en profondeur, et chaque année, pour répondre aux exigences de ses entraîneurs successifs Jorge Sampaoli, Igor Tudor et l'éphémère Marcelino.
Le véritable problème, c'est que l'OM ne parvient pas à réaliser de grosses plus-values. Le club a beaucoup dépensé pour Gerson et Cengiz Ünder sans véritablement gagner d'argent en retour. Les joueurs à forte réputation n'ont également pas fait entrer beaucoup d'argent dans les caisses : Arkadiusz Milik a rejoint la Juventus pour près de 7 M€, Alexis Sanchez est parti libre à la fin de son contrat, même chose pour Sead Kolasinac, Florian Thauvin et Dimitri Payet. Acheté 11 M€ et prêté cet été à la Lazio Rome avec une option d'achat de 12 M€ (+ 5 M€ de bonus), Mattéo Guendouzi ne représentera pas non plus une grande plus-value pour un international français.
Des jeunes qui rapportent peu
On peut aussi reprocher à la direction sa difficulté à bien vendre les jeunes talents, dont certains formés au club : Boubacar Kamara est parti libre, Maxime Lopez a rejoint Sassuolo pour 2,5 M€ et en vaut 12 M€ aujourd'hui, Lucas Perrin a été vendu 1,5 M€ à Strasbourg où il est souvent titulaire. Concernant des joueurs arrivés en post-formation, Bamba Dieng a été vendu 7 M€ à Lorient, où Isaak Touré, qui restait sur une bonne saison en prêt à Auxerre, a été cédé pour 8 M€. Des sommes relativement peu élevées alors que la plupart des concurrents vendent des jeunes pour des dizaines de millions d'euros.
En résumé, Marseille renouvelle chaque année son effectif en essayant de maintenir un équilibre, et cela lui a plutôt bien réussi sur un plan sportif ces dernières saisons. Mais le club ne fait pas véritablement grimper ses recettes avec les cessions de joueurs. Pour retrouver trace d'une vente à plus de 20 M€, il faut remonter à 2018 avec le départ de Frank Anguissa à Fulham pour environ 25 M€. Alors que la plus grosse vente de l'histoire du club a eu lieu en 2016, avec le transfert de Michy Batshuayi à Chelsea pour environ 40 M€. Une somme qui ferait beaucoup de bien aux finances olympiennes aujourd'hui.
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