Des deux côtés des Pyrénées, les médias consacrent leurs gros titres au choc à venir entre le Real Madrid et l'Olympique Lyonnais, ce mercredi soir au stade Santiago Bernabeu (20h45). Triomphalisme teinté de craintes d'un côté, espoir empreint de respect de l'autre. Revue de presse franco-espagnole.

C. Ronaldo est présenté comme l'arme numéro un du Real.

En ce jour de huitième de finale retour de Ligue des Champions entre le Real Madrid et l'Olympique Lyonnais, la presse madrilène consacre ses gros titres à ce choc décisif, sans toujours faire preuve de nuance, du moins dans ses manchettes. En Une du quotidien AS, Iker Casillas pose aux côtés de la Coupe aux grandes oreilles et réclame le «soutien du Bernabeu» , vital à ses yeux. Quant au directeur sportif du Real, Jorge Valdano, il «sent bien» une remontée de son équipe, qui compte un but de retard. Statistique à l'appui, le journal appuie la démonstration du dirigeant : battu 11 fois sur le score de 1-0 lors d'un match aller en Coupe d'Europe, le Real a renversé la vapeur à six reprises pour se qualifier.

L'autre grand titre sportif de la capitale espagnole, fidèle à sa ligne plus agressive, ne fait pas preuve d'autant de mesure. Dès mardi, Sergio Ramos livrait sans réserve son pronostic, un cinglant «3-0» qui barrait la Une du quotidien papier et figurait en bonne place sur la Home Page son édition électronique. «C'est l'Europe : à vous de jouer» , peut-on lire en première page mercredi. Il faut se pencher sur les articles de pages intérieures pour trouver analyses plus fouillées. On peut y lire que le Real n'a «aucun droit à l'erreur» , alors qu'Hugo Lloris est présenté comme le danger numéro un pour «CR9» et Gonzalo Higuain. Marca souligne que le gardien de l'OL vient «d'enchaîner six parties sans encaisser de but» et le présente comme l' «artisan principal» de l'actuelle invincibilité lyonnaise. Un signe que le Real n'est sans doute pas aussi sûr de lui que les propos tenus en public le laissent entendre…

Les mouchoirs blancs de sortie ?

Vincent Duluc ne dit d'ailleurs pas autre chose dans L'Equipe. «Si les Madrilènes étaient aussi sûrs que cela de leur fait, ils n'auraient pas besoin de mettre en scène pareil enfer» , écrit notre confrère. Dans leur ensemble, les journaux français, empreints de respect pour le monument Real Madrid, soulignent toutefois l'ampleur de la tâche qui attend Cris et ses coéquipiers. Le Progrès, quotidien de la région Rhône-Alpes, évoque pour l'OL le «plus grand challenge de son histoire» . Même enjeu selon l'équipe, qui titre sur «L'immense défi de Lyon» . Et de faire de cette rencontre un possible Graal européen :«Lyon espère enfin accomplir la grande performance européenne qui manque à son palmarès.» Autre quotidien rhônalpin, Le Dauphiné Libéré voit en Lyon un club «en route pour l'exploit» , alors qu'Aujourd'hui en France caresse l'espoir de voir le public de Bernabeu brandir «les panoladas, ces mouchoirs blancs que les Madrilènes agitent pour manifester leur mécontentement à l'égard des leurs» . C'est tout le mal qu'on peut souhaiter aux Lyonnais.