Après
la soirée palpitante vécue samedi, qui aura vu les victoires
de ses concurrents directs à l'accession européenne, Bordeaux
a su tirer hier soir son épingle du jeu, victorieux de Lens (2-1)
après une seconde période mouvementée. On attend désormais
la suite avec impatience.
Drôle de rencontre en perspective
entre deux équipes aux destinées différentes, mais
à la volonté similaire : tenir la distance ! Le leader lensois
devait profiter de la défaite de Lyon en terre nordiste pour s'éclipser
du wagon des poursuivants. Bordeaux, dans le même temps, pouvait
espérer revenir à quatre longueurs de ce peloton de choix
pour s'accrocher. Psychologiquement, on donnait un léger avantage
aux Lensois, pratiquement certains, quoiqu'il puisse désormais arriver,
de disputer l'an prochain une compétition européenne de prestige.
Pourtant, dans le même temps, Bordeaux - qui se privait hier soir
de trois ténors, dont Dugarry - disputera le 20 avril prochain un
match qualificatif pour l'UEFA, de quoi relâcher la pression. Dans
ces conditions, la rencontre promettait d'être ouverte, disputée
et spectaculaire.
Sibierski sonne la charge, Meriem
réplique
La première période
était à mettre à l'avantage des Lensois, monopolisateurs
du ballon en milieu de terrain et qui n'hésitaient pas à
passer à l'offensive. Et pourtant, ni Bordeaux, ni Lens n'avaient
voulu prendre l'initiative en début de rencontre. Deux actions allaient
marquer les esprits, l'une dans chaque camp. La première pour les
Sang et Or, suite à une offensive menée par Moreira. Il partait
seul sur l'aile droite et réussissait une très belle passe
en retrait pour son coéquipier, Coridon. Placé à l'entrée
de la surface de réparation, ce dernier ajustait brillamment pour
Sibierski, dont la frappe instantanée des six mètres s'en
allait violemment percuter la barre transversale de Ramé (26').
Bordeaux venait d'avoir très chaud, mais piqué au vif, répondait
aussitôt à cet avertissement en se procurant un bon coup franc.
Meriem le frappait et Bak, en embuscade, manquait d'un rien de surprendre
Warmuz alors parti de l'autre côté, mais toujours bien sur
ses appuis (28'). On retrouvait Meriem aux avant-postes, qui réussissait
à glisser un bon ballon en ouverture pour Sanchez, dont la reprise
de volée instantanée trouvait un Guillaume Warmuz, décontenancé
mais solide. Il pouvait écarter le danger (44'). Désormais,
Lens savait à quoi s'en tenir.
Pauleta profite de la fébrilité
lensoise en défense
Comme samedi soir pour Auxerre, pour
le PSG et pour Rennes, l'essentiel allait se produire au cours de la seconde
période, plus précisément lors des trente dernières
minutes. Dès la reprise, Lens tâchait de contrecarrer les
projets des Girondins en jouant plus haut, afin de les empêcher de
créer le surnombre et le danger aux abords de la surface de réparation.
On sentait, dès lors, des Artésiens un peu fébriles
et sur leurs gardes défensivement. L'illustration de cet état
d'esprit intervenait, lorsque Jemmali, s'avançant bien vers la surface
de réparation, lobait son ballon pour servir Pauleta. Celui-ci était
en léger retard sur le portier lensois et sur Ismael. Mais ce dernier,
sentant le pressing du joueur bordelais, escortait le ballon de la main,
hors de portée de Pauleta. L'arbitre intervenait pour siffler un
penalty indiscutable. Sans se poser de questions subsidiaires, Pauleta
transformait sans opposition (1-0, 60'). Voilà qui ne faisait
pas l'affaire de Darcheville, dans le cadre de la course au titre de meilleur
buteur. Bordeaux venait de s'offrir une excellente occasion de poursuivre
sereinement la rencontre, à Lens désormais de porter le danger.
Lens déborde, mais Bordeaux
porte l'estocade
Les leaders échouaient alors
dans leur stratégie de maintien à distance des Girondins
et se retrouvaient obligés de s'exposer à d'éventuels
contres. Le festival du Nord était inauguré par Moreira,
d'un premier tir sans danger pour Ramé (66'). Puis, Diouf et Sibierski
échouaient eux aussi, devant un imperturbable Ramé et une
défense girondine bien aux aguets. Il restait une petite douzaine
de minutes à disputer, dix minutes qui combleraient les supporters.
Devant cette résistance héroïque des hommes de Baup,
Lens ne voulait pas en démordre, mais comme il fallait s'y attendre,
se retrouvait piégé par un contre. Sommeil, récupérant
un ballon d'attaque lensois, servait Pauleta sur sa gauche. Ce dernier
parvenait à centrer au second poteau pour Miranda qui envoyait
sans peine le ballon se glisser au fond des filets, malgré la présence
de quatre adversaures revenus à toute allure pour garder la ligne
de but (2-0, 85'). Bordeaux venait de porter l'estocade.
Pedron pour un léger espoir
On ne voyait plus vraiment les lensois
revenir à la marque, même si ils allaient prouver que force
et vaillance allaient de pairs. Pedron permettait à son équipe
de relever la tête, en réduisant la marque, à la suite
d'une frappe de demi-volée sur laquelle Ramé ne pouvait rien,
tellement elle était parfaitement ajustée (2-1, 86').
Les ultimes minutes n'y changeraient plus grand-chose. Lens avait laissé
passer sa chance en première période et devra continuer à
trembler un peu.
Au classement, la bonne affaire
réalisée par Bordeaux est somme toute relative. Sixièmes
avec 47 points, les Girondins ne peuvent compter que sur un faux pas collectif
de leurs adversaires, allié à un parcours sans faute, pour
s'acquitter d'un éventuel podium. En revanche, cette victoire aura
le mérite de préserver un peu le suspense pour la course
au titre, puisque Lens bloque son compteur à 59 points, soit seulement
8 points d'avance sur Auxerre, qui compte deux matches en moins. Faites
les calculs ! On se hâte de connaître les prochains épisodes...
Fiche technique
Au stade Chaban Delmas : Bordeaux
2-1 Lens (0-0)
Spectateurs: 28 000 environ
Arbitre : M. Layec
Buts :
Bordeaux : Pauleta (60' s.p.), Miranda
(85')
Lens : Pédron (86')
Avertissements :
Bordeaux : Jemmali (53'), Basto (61'),
Afanou (78')
Lens : Coridon (27'), Diouf (60')
Les équipes :
Bordeaux : Ramé (cap.) - Jemmali,
Afanou, Sommeil, Basto - Dhorasoo, Costa, Smertine, Meriem - Pauleta, C.
Sanchez
Entraîneur : Baup
Lens : Warmuz (cap.) - Coly, Wallemme,
Ismaël, Bak, Sarr - Blanchard, Sibierski, Coridon - Moreira, Diouf
Entraîneur : Muller
Par
Christophe Andreeff
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