La
génération 1950-1960 est la première à connaître
la reconnaissance mondiale. Le grand Stade de Reims et l'Equipe de France
de 1958 regroupent les meilleurs éléments de l'époque.
Dans le WM, schéma tactique généralisé, les
attaquants ne sont plus les uniques animateurs du jeu et les joueurs défensifs
se font un nom. Voyage vers les premiers succès avec la 1ere partie
de cette génération...
Dominique
COLONNA - Gardien |
Né en
1928
Clubs :
SO Montpellier, Stade Français, OGC Nice, Stade de Reims
Palmarès
: Ch. Fr. 1956, 1958, 1960, 1962, CdF 1958, Finaliste C1 1959
13 sélections
en Equipe de France (1957-1961)
Natif de Corte,
Dominique Colonna quitte la Corse pour embrasser une carrière professionnelle
à Montpellier en faisant croire à ses parents qu'il allait
terminer ses études. Après un passage moyen au Stade Français,
il se fait un nom dans les deux plus belles équipes françaises
des années 50 : Nice et Reims. Sa décontraction et sa clairvoyance
font de lui un gardien atypique pour l'époque, préférant,
contre l'avis de tous, relancer proprement à la main plutôt
que de dégager, comme cela se faisait, le plus loin possible au
pied. Dernier rempart du grand Reims, il participe à la finale perdue
de la Coupe d'Europe ainsi qu'à la campagne suèdoise de l'Equipe
de France sans jouer le moindre match. Son jeu original n'a finalement
que rarement les faveurs des sélectionneurs. Sa vie, après
le football, est un conte de fée. Premier entraîneur du Cameroun,
il rebondit en occupant un poste important chez Adidas. Il retrouve ensuite
Corte pour ouvrir un hôtel et s'occuper du club local, gagne le pactole
du premier Loto sportif mais loupe dernièrement son pari d'accéder
à la présidence de la FFF à la place de Simonet.
Né en
1924 - Décédé en 1997
Clubs :
Stade de Reims, RC Paris
Palmarès
: Ch. Fr. 1949, 1953, CdF 1950, 3ème CdM 1958
63 sélections
en Equipe de France (1947-1959) 1 but
Roger Marche
porte un surnom qui lui sied parfaitement, le sanglier des Ardennes. Répéré
à Mohon, dans la banlieue de Charleville avec son ami Pierre Flamion,
il se dirige vers Reims tout en restant attaché à sa région
natale. En effet, ses parents ont obtenu qu'il puisse s'entraîner
seul sur ses terres, la semaine et qu'il ne retrouve ses coéquipiers
que pour les matches. Toute sa carrière se déroule ainsi
que ce soit à Reims ou à Paris après un transfert
réglé contre sa volonté. Modèle d'abnégation,
de courage et de travail, Roger Marche est un défenseur dur au marquage.
Sa longévité est étonnante et lui apporte le record
de sélections en Equipe de France jusqu'à l'ère Marius
Trésor. Malheureusement pour lui, l'heure de gloire des Bleus arrive
à la fin de sa carrière. Il goûte cependant à
l'aventure suédoise en disputant un match et fait rarissime, inscrit
son unique but en Equipe de France pour une dernière sélection
victorieuse contre l'Espagne. Retourné à Mohon, il tient
un bar puis devient chauffeur routier en toute simplicité à
l'image de sa carrière.
Robert
JONQUET - Défenseur |
Né en
1925
Clubs :
Stade de Reims, RC Strasbourg
Palmarès
: Ch. Fr. 1949, 1953, 1955, 1958, 1960, CdF 1950, 1958, Finaliste C1 1956,
1959, 3ème CdM 1958
58 sélections
en Equipe de France (1948-1960)
Robert Jonquet
est la tour de contrôle de la défense du Stade de Reims et
de l'Equipe de France de la grande époque. Dans un schéma
tactique WM qui impose un marquage strict, son jeu ressemble plutôt
à celui du libéro d'aujourd'hui. Racé, souple, élégant,
il a la classe, dit-on, d'un attaquant. Ses qualités uniques remettent
souvent en cause sa capacité à défendre face à
des attaquants rugueux. Pourtant, il cadenasse la défense du grand
Reims qui lui doit beaucoup. En Equipe de France, il écoeure le
onze d'Angleterre pour le match nul historique de 1951 de la France en
terre anglaise. A la Coupe du Monde 1958, il se blesse gravement au début
de la demi-finale face au Brésil. Les remplacements n'étant
pas autorisés, il termine la partie en tant qu'ailier gauche avec
une fracture du péroné. Pour les observateurs, la France
aurait pu battre le Brésil avec un Jonquet à 100% de ses
possibilités. Sa carrière en Equipe de France s'achève
sur l'échec de l'Euro 1960. Transféré à Strasbourg,
il devient entraîneur et tente sa chance à Reims, ensuite,
sans succès. Il quitte le football et occupe un poste de représentant
en bouchons de champagne avant de profiter de sa retraite dans sa ville
de Reims.
Jean-Jacques
MARCEL - Défenseur |
Né en
1931
Clubs :
FC Sochaux, O.Marseille, SC Toulon, RC Paris
Palmarès
: 3ème CdM 1958
44 sélections
en Equipe de France (1953-1961) 3 buts
Jean-Jacques
Marcel, faute de n'avoir pu jouer à Nice ou Reims, a un palmarès
vierge mais, pourtant, il réussit à se faire une place en
Equipe de France et il est l'un des piliers de la grande aventure suédoise
de 1958. Ce Varois d'origine, doté de belles qualités physiques,
est l'un des premiers défenseurs à se tourner vers l'avant
et peut jouer au poste de demi avec la même classe. A 18 ans, il
est repéré par Paul Wartel, le recruteur du FC Sochaux. Son
jeu de tête, sa lourde frappe le conduisent logiquement en Equipe
de France à l'âge de 22 ans seulement. Par sa décontraction
et sa bonne humeur, il est l'animateur du groupe qui se couvre de gloire
en Suède en 1958. Il est également indispensable à
Marseille, à Toulon ou au RC Paris où il exerce successivement
ses talents mais ne peut, à lui seul, relancer ces clubs au creux
de la vague. Après sa carrière, il revient à Brignoles
et joue de nombreuses années avec la formation de sa ville dans
les rangs amateurs.
Né en
1926
Clubs :
Stade de Reims, Red Star, Limoges
Palmarès
: Ch. Fr. 1949, 1953, 1955, 1958, CdF 1950, 1958, Finaliste C1 1956, 3ème
CdM 1958
39 sélections
en Equipe de France (1952-1959) 2 buts
En compagnie
de Robert Jonquet, il est l'âme du Stade de Reims. Né en Bretagne,
il fait, cependant, ses gammes de footballeur à Versailles et se
laisse séduire en 1946 par les offres des dirigeants rémois
qui
sont en train de mettre sur pied la fabuleuse équipe des années
50. Discret mais particulièrement efficace, Armand Penverne a un
rôle de transition entre la défense et l'attaque. Il aime
également apporter le surnombre en se mêlant à la ligne
d'attaque. Il est à la base des premiers succès du Reims
de l'avant-Kopa et atteint, par la suite, sa plénitude dans l'ombre
de son chef de file. Une blessure le prive de la finale de la première
Coupe d'Europe. Son année 1958 est magnifique : Championnat, Coupe
et la 3ème place de la Coupe du Monde. Sa technique et son esprit
de gagneur sont en harmonie avec les qualités de la première
grande équipe de France de l'histoire. En 1959, il tient sa revanche.
Il inscrit un but face à Berne qui envoie Reims en finale de la
C1 mais avec ou sans Penverne, le résultat est le même, la
Coupe reste madrilène. Transféré dans la foulée
au Red Star, il vit une nouvelle expérience en D2 qu'il prolonge
avec Limoges avant de tenter de relancer Marseille en tant qu'entraîneur
dans les années 60.
Né en
1934
Clubs :
RC Strasbourg, Toulouse, Stade de Reims, Real Madrid, FC Barcelone
Palmarès
: Ch. Fr. 1960, 1962, 3 fois champion d'Espagne, Finaliste C1 1964,
16 sélections
en Equipe de France (1959-1964) 3 buts
Ce joueur est
le talent à l'état pur, un petit bijou qui attise les convoitises
du Real de Madrid puis du FC Barcelone. Seul l'extraordinaire Raymond Kopa
avait réussi à se faire une place hors de France avant lui.
A l'apogée de sa carrière, il exprime ses qualités
immenses en Espagne, remporte 3 Ligas et participe à une finale
de la C1. Cette réussite à l'étranger l'éloigne
de la France et il ne peut afficher un parcours en Equipe de France à
la mesure de son talent. Natif d'Alsace, il débute au RC Strasbourg,
passe par Toulouse avant de goûter aux dernières heures de
gloire du Stade de Reims. Des observateurs de l'époque ne lui trouve
aucun défaut. Sa reconversion s'effectue avec autant de succès
en tant qu'entraîneur de différents clubs espagnols. Il donne,
par exemple, ses premières lettres de noblesse à Majorque
ou se positionne comme conseiller technique du FC Barcelone. Il revient
ensuite en France, à Monaco, plus précisément, qu'il
guide vers la victoire en Coupe de France en 1985.
Kopa, Fontaine,
Piantoni, etc..., la plus belle ligne d'attaque de l'histoire du football
français à découvrir prochainement dans la prochaine
Edition
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à cet article - Par Vivian MASSIAUX